Contexte

Le Grand Dauphin en Méditerranée est classé comme espèce « vulnérable » sur la liste rouge de l’IUCN. Son habitat côtier et limité au plateau continental en fait une espèce particulièrement sensible aux activités humaines de plus en plus importantes sur le domaine maritime : pêcheries ; pollution physique, chimique et acoustique ; dérangement et collisions. Jusqu’au début des années 60, dans le nord du bassin méditerranéen, l’espèce a fait l’objet de campagnes d’élimination directe et intentionnelle qui auraient conduit à la diminution d’environ 30% de la population.

Comme toutes les espèces de cétacés, le Grand Dauphin est strictement protégé en France, il est cependant la seule espèce en Méditerranée à être inscrit en Annexe II de la Directive Habitats Faune Flore fixant la liste des espèces animales et végétales d’intérêt communautaire dont la conservation nécessite la désignation de Zones Spéciales de Conservation.

Comme les autres façades maritimes européennes, la Méditerranée développe de plus en plus d’Aires Marines Protégées et notamment d’extensions en mer de sites Natura 2000. Les outils disponibles pour la gestion et la conservation du Grand Dauphin sont donc de plus en plus nombreux, mais la connaissance de cette espèce en Méditerranée, nécessaire à une bonne gestion, demeure nettement  insuffisante. Lors du séminaire biogéographique Méditerranée Natura 2000 (Brindisi, 2010), il a été émis une « réserve scientifique » (manque de données) sur le Grand Dauphin au large, notamment dans le Golfe du Lion.

 

Le projet GDEGeM s’inscrit dans une suite logique des actions menées par le Sanctuaire PELAGOS depuis sa création, tant sur l’amélioration des connaissances sur la population  que sur la mise en place de mesures limitant l’impact des activités humaines sur la population. L’Accord international ACCOBAMS est en train de mettre en place un plan de conservation pour le Grand Dauphin dans sa zone d’application. Le rapport initial de la sous-région 5 (bassin nord-occidental de la Méditerranée) préconise, entre autres, que les zones favorables au Grand Dauphin soient identifiées, la taille de la population ou des sous-populations/communautés soit estimée  et que des mesures spécifiques soient mises en place pour protéger son habitat. Les efforts de conservation doivent être coordonnés de manière à établir un système d’aires protégées fournissant un corridor écologique.

Fondation MAVA
Agence des aires marines protégées
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